JULIETTE GRECO

"JulietteLa dernière grande dame de la chanson française, c’est elle ! Mais comment la présenter, elle qui a connu tant de vies depuis sa naissance à Montpellier le 7 février 1927 ? Petit rat de l’Opéra de Paris dès 1939 à l’âge de 12 ans, elle rentre dans la Résistance pendant l’Occupation en aidant sa mère qui sera d’ailleurs déportée. A la Libération, c’est tout d’abord le cinéma et le théâtre qui lui donnent sa chance, sa beauté sculpturale impressionne. Mais le coeur de Paris bât rive gauche, dans les caves du quartier latin au son des jazzmen noir américains et des chanteurs férus d’existentialisme (Boris Vian, Jean-Paul Sartre). Juliette s’essaye à la chanson dès 1947. Son 1er 78 tours « Si tu t’imagines » est un succès. Ses textes captent l’air du temps et fascinent une jeunesse avide de changements et de liberté. Pour beaucoup, elle est aussi une des premières féministes françaises, même si sa chanson « Déshabillez-moi » fait grincer les dents de plus d’une ménagère ! En 1951, sa chanson « Je hais les dimanches » reçoit le prix de la Sacem. L’année suivante, elle part en tournée en Amérique du Sud. En 54, elle fait son premier Olympia. Mais pendant longtemps, sa carrière est souvent partagée avec le cinéma (Hollywood la courtisera d’ailleurs au début des années 60) ou la télévision. C’est ainsi qu’en 1965, elle incarne le mystérieux personnage de Belphégor, le fantôme du Louvre. Depuis les années 70, elle revient cycliquement hanter les scènes de sa présence habitée, et nourrit les nouvelles générations de chanteuses et musiciens. Lors des dernières Victoires de la musique en mars 2007, un trophée est venu courronner 60 années d’une carrière qui restera unique. Le concert aux Rendez-vous soniques sera l’occasion de redécouvrir l’influence énorme de celle qui fût tour à tour l’inspiratrice de Georges Brassens, Léo Ferré, Françoise Sagan, ou Serge Gainsbourg avec des titres comme « Bonjour tristesse », « La Javanaise », ou « Un petit poisson, un petit oiseau ». Lors de ce récital exceptionnel, elle sera accompagnée par son époux Gérard Jouannest au piano, et Jean-Louis Matinier à l’accordéon.